Les arganeraies subissent des perturbations
anthropiques, surpâturage et charbonnage, induisant sa régression en
terme de densité.
C’est le constat dressé par les participants aux travaux du séminaire
national sur la valorisation de l’arganier, organisé à Tindouf du 9 au
11 avril, en présence de Cherif Rahmani, ministre de l’Aménagement du
territoire et de l’Environnement. L’arganier occupe une aire d’environ
90 000 hectares au nord-ouest de la wilaya de Tindouf, où il représente,
malgré sa faible densité, la seconde essence forestière après l’acacia.
Afin de préserver cet arbuste, les participants au séminaire proposent
une batterie de mesures. Le premier atelier plaide pour le classement de
l’arganier en aire protégée, développer des axes de recherche en
écologie et physiologie, la création d’une banque de données à
l’attention des chercheurs, l’équipement de la maison forestière en
moyens matériels et humains, développer l’arganier à travers la
multiplication des plants.
Le second atelier recommande la valorisation de l’arganier par la
régénération et la culture de cet arbre, la valorisation du savoir-faire
local ainsi que la valorisation des sous-produits de l’arganier, la
mise en place de moyens idoines pour le conditionnement et la
commercialisation de ces mêmes produits, la création de projets de
pépinières destinées aux jeunes diplômés, encourager les recherches sur
les molécules, renforcer la surveillance de l’arganier au même titre que
le développement de l’écosystème.
Le ministre a estimé au cours de sa visite que les recommandations dudit
séminaire devront aboutir à la mise en place d’un «plan» de
préservation et de sauvegarde de l’arganier. Des responsables locaux ont
mis en avant, par ailleurs, les propriétés écologiques et
physiologiques de cet arbuste agissant comme un fixateur des sols. La
disparition de l’arganier, préviennent-ils, entraînerait la stérilité de
la zone et sa transformation en steppe désertique. Outre ses intérêts
écologiques, cet arbuste fournit également du bois et de l’huile
destinés à la consommation locale. Au niveau local, des actions sont
préconisées pour préserver cette espèce forestière, fruitière et
fourragère.
Il s’agit essentiellement de l’interdiction de la transhumance au niveau
de certains périmètres, l’exploitation rationnelle de l’eau de la nappe
phréatique, établir un plan de suivi et d’évaluation des actions
d’extension du patrimoine, la maîtrise des mécanismes de régénération.
Les responsables de l’environnement plaident aussi pour la réalisation
des relevés sur le terrain afin de cerner l’autoécologie du peuplement
et la promotion des pratiques pastorales durables. Il est aussi proposé
la planification de la récolte des grains d’arganier et la promotion de
l’écotourisme au niveau des sites dont dispose la région de Tindouf,
telle la zone humide de Tafgount.